Le bodhisattva de la période Yongle, chef d’œuvre du musée Cernuschi, est exposé à New York

A partir du 1er février 2019, le Rubin Museum de New York présente l’exposition Faith and Empire, art and politics in Tibetan buddhism (Foi et Empire, l’art et la politique dans le bouddhisme tibétain). Cette exposition recontextualise l’art himalayen à travers le spectre du bouddhisme tibétain, dans le but de mettre en lumière un aspect peu connu du pouvoir dans la tradition tibétaine.

Parmi la soixantaine d’œuvres exposées datant du VIIIe au XIXe siècle, figure l'un des chefs-d'oeuvre de la collection du musée Cernuschi : le bodhisattva en bronze doré de la période Yongle (XVe siècle, dynastie Ming). La sensualité du corps et les multiples bijoux triangulaires attestent l’inspiration puisée dans l’art népalo-tibétain, tandis que la tête, plus lourde, témoigne d’une sinisation des formes. La production de ces objets sous le règne de l’empereur Yongle, converti au bouddhisme tibétain, n’était pas dénuée d’arrières pensées politiques. Les traductions de l’inscription chinoise en tibétain et en lantsa, écriture utilisée pour transcrire des textes en sanscrit, soulignent l’aspect diplomatique que pouvait revêtir ce patronage du bouddhisme par l’empereur chinois.

Découvrez jusqu’au 15 juillet l’exposition Faith and Empire au Rubin Museum de New York.

Bodhisattva en bronze doré
Bodhisattva, bronze doré, dynastie Ming (1368-1644), règne de Yongle (1403-1424), Paris, Musée Cernuschi. © Stéphane Piera / Musée Cernuschi / Roger-Viollet