Vase "fanglei" pour les liquides

Époque Shang (vers 1500 - vers 1050 av. J.-C.), époque d'Anyang (vers 1300 - vers 1050 av. J.-C.)
Vers le XIIIe siècle av. J.-C., Chine
Bronze
H.39,7 cm ; L.12,4 cm ; P.10,8 cm
Don Airbus, 2000

M.C. 2000-9

1er étage, espace 3 [La période Shang]

L’œuvre est caractéristique des fanglei de la période de Anyang (vers 1300 – vers 1050 av. J.-C.). Elle possède trois anses ; deux d’entre elles, placées à hauteur de l’épaule, permettent de soulever le récipient. Une troisième, en bas de la panse, est ornée d’une tête de bovin. À hauteur de l’épaule, un masque de bélier en fort relief décore la face principale du récipient. Des motifs en très léger relief couvrent le reste de la pièce. Tous participent du vocabulaire thématique en usage à l’époque des Shang. Leur répartition peut être étroitement comparée à d’autres fanglei antiques. Sur chaque côté de la base, les têtes de deux dragons de type kui, placées en miroir, dessinent un masque grimaçant et stylisé de taotie. De grands triangles, interprétés par certains auteurs comme des ailes de cigales, gages d’immortalité, décorent la panse. De grands masques de taotie pourvus de hautes cornes en garnissent l’espace intérieur. Au-dessus, sur un registre en-dessous de l’épaule, des motifs de tourbillons alternent avec d’autres taotie grimaçant. Sur l’épaule proprement dite, de grands dragons, au corps arqué et à la gueule entrouverte pourvue de dents acérées, hantent un large registre. Le col et le couvercle reprennent des motifs traités sur le corps du vase. Tous ces éléments se détachent sur un fond de spirales carrées évoquant le caractère "tonnerre" (leiwen). La lisibilité des diverses figures et leur faible relief incitent à placer la pièce au XIIe siècle av. J.-C., à une date antérieure à la plupart des fanglei qui présentent des motifs en fortes saillies, caractéristiques de la fin de la dynastie des Shang. À l’intérieur du col, deux caractères, "[Hommage au], Père Xin [du clan des] crapauds" (traduction du Pr. Li Ling), invoquent le nom d’un ancêtre. La patine d’un beau vert profond a été en partie poncée afin de lui donner un aspect "tigré", selon une mode attestée dans les années 1930 et particulièrement appréciée des amateurs japonais.

Référence(s) : Christian Deydier, Arts de la Chine et de l'Himalaya (XIVe siècle av.J.-C. - XVe siècle apr. J.-C.), Paris/Londres, Oriental Bronzes, 1997, n°2.
Gilles Béguin, Activités du musée Cernuschi, Arts asiatiques, 2001, t.56, p. 129-131. Art chinois, Musée Cernuschi, acquisitions 1993-2004, Paris-Musées/Editions Findakly, 2005, p. 24-25.
Jade as Sculpture, St Paul, Minnesota Museum of Art/ Indianapolis, Indianapolis Museum of Art, 1975, fig.8.
Christian Deydier, Les Bronzes archaïques, Archaic Chinese Bronzes, I, Xia Shang, Paris Arhis, 1995, pl.69.
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