Du 14 septembre au 12 décembre 2021, découvrez le premier accrochage du musée Cernuschi consacré à la photographie contemporaine, avec une présentation d’œuvres signées par l'artiste japonais Masuura Yukihito en salle Peinture.

Salle Peinture
Section 14 du musée Cernuschi
7 avenue Vélasquez, 75008 Paris

Accès gratuit dans les collections permanentes

Reconnu pour ses images de sculptures, Masuura Yukihito (né en 1963 à Tōkyō) se passionne pour la photographie depuis l’âge de douze ans. En 1981, il s’installe en France, où il devient l’assistant de Guy Bourdin. En 1987, Masuura remporte un prix au Salon d’Automne pour ses photographies d’œuvres d’Aristide Maillol. Son regard est également attiré par les créations d’Auguste Rodin et d’Antoine Bourdelle, ainsi que par les chefs-d’œuvre de Michel-Ange, dont il saisit la beauté révélée par la lumière.

À partir de 2006, c’est la culture traditionnelle japonaise qui suscite son intérêt. Masuura a le privilège d’assister aux cérémonies sacrées de reconstruction périodique (sengū) de deux sanctuaires Shintō : l’Ise jingū et l’Izumo Ōyashiro. Le déplacement de la demeure des divinités a lieu tous les vingt ans à Ise jingū et tous les soixante ans à Izumo Ōyashiro. D’après les croyances japonaises, les divinités retrouvent leur puissance suite au déménagement dans le pavillon fraîchement bâti.

Cette sélection de neuf photographies appartenant à la série Kami no miya témoigne de différents moments du 62sengū de l’ère Heisei (1989-2019) tels que les rituels d’offrandes aux divinités ou le transfert des objets de culte appelés trésors (shintai), et dévoile l’attention de leur auteur pour certains détails architecturaux. Ces images sont tirées sur le célèbre papier réalisé à la main (washi) à Echizen, dans la préfecture de Fukui, qui est réputé au Japon pour durer plus de mille ans.

La cérémonie Sengyo à Ise jingū marque le déplacement des trésors sacrés (shintai) de l’ancien sanctuaire vers le nouveau pavillon intérieur (Naikū). Le jour suivant du Sengyo, des offrandes sont faites à la déesse du soleil Amaterasu avant le début de la danse impériale Shintō (Mikagura). Les participants à cette cérémonie sont purifiés à l’aide de branches de sakaki (Cleyera japonica).

Pendant la cérémonie Kensen, des dons de produits de la mer, des rivières, des montagnes et des champs sont offerts à Ōkuninushi, « Maître de la grande terre » et divinité tutélaire du sanctuaire Izumo Ōyashiro. En portant ces offrandes en hauteur par respect pour le dieu et la nature, les prêtres Shintō semblent presque exécuter des mouvements de danse.

Une procession (sanshin) de prêtres Shintō anime la cérémonie Kannamesai lors de laquelle les premières récoltes de riz de la saison sont offertes à la déesse Amaterasu. Se déroulant au mois d’octobre, cette cérémonie représente l’un des rituels les plus importants du sanctuaire Ise jingū. C’est à cette occasion que des prières sont faites pour la prospérité de la famille impériale, la paix de la nation et une bonne récolte.

Le Sengyo représente le moment le plus solennel parmi tous les rituels du sengū. Sa célébration a lieu à la nuit tombée, dans l’obscurité totale, éclairée seulement par les flammes de quelques torches. Les trésors sacrés (shintai) sont transportés sous un textile blanc afin de ne pas révéler la forme matérielle des divinités.

Chaque élément du nouveau pavillon, comme ces ornements de balustrade couverts de feuilles métalliques en alliage d’or et de cuivre, atteste la dextérité des artisans japonais. Grâce au cycle de renouvellement du sanctuaire tous les vingt ans, non seulement les rituels, mais également les techniques architecturales ancestrales sont préservées et transmises de génération en génération.

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