Pour sa nouvelle présentation d'art contemporain, le musée Cernuschi accueillera cet automne deux œuvres de l'artiste Chen Zhen (1955-2000) dans la salle du Bouddha.

Salle du Bouddha
1er étage du musée Cernuschi
7 avenue Vélasquez, 75008 Paris

Accès gratuit dans les collections permanentes

L’exposition "Résonances" se propose de tisser des liens entre deux œuvres de Chen Zhen, Dialogue et Cocon du Vide. Du son au silence, du mouvement à l’immobilité, du visible à l’invisible, les deux installations se répondent au sein de l’espace de la salle du Bouddha, au cœur du musée Cernuschi.

Datées respectivement de 1999 et de 2000, Dialogue et Cocon du Vide correspondent à l’acmé de l’activité créatrice de Chen Zhen. Vingt ans après leur réalisation, elles n’ont en rien perdu de leur actualité.

 

Cocon du Vide, 2000

Ce cocon organique est composé de perles de chapelet bouddhiste et de boules de boulier chinois, comme un alliage irréversible entre monde spirituel et monde matériel. Le cocon jaillit de l'innocence d'une chaise de bébé, surplombé d'un jouet fait de clochettes frappant une douille d'obus, accentuant les paradoxes de l'Homme.

Cocon du Vide est une métaphore des oppositions de notre monde, entre innocence, cruauté, spirituel et matériel. Il offre une protection harmonieuse et propose de méditer pour chasser les mauvais esprits.

— D'après les écrits de Chen Zhen

Dialogue, 1999

À première vue, il s'agit de deux chaises dos à dos, en opposition. Mais lorsque les deux tambours - symbole du corps humain - sont battus et font entendre leur voix, nous nous mettons face-à-face, en position de négociation et même d’échange.

Le "dialogue" est une condition préalable à la dissolution des conflits, il présuppose aussi l'égalité, le respect, la bonne foi, la compréhension et la tolérance.

— D'après les écrits de Chen Zhen

 

Chen Zhen, né à Shanghai en 1955 et disparu en 2000 à Paris, est considéré comme l’un des principaux représentants de l’avant-garde chinoise et figure emblématique dans le domaine de l’art contemporain international.

Chen Zhen est né en 1955 à Shanghai. Il a grandi pendant la Révolution culturelle dans le quartier de l’ancienne concession française dans une famille de médecins francophones. Très jeune, il s’intéresse aux liens entre la philosophie traditionnelle chinoise et la culture occidentale. Il étudie à l’Ecole des Beaux-Arts et Arts Appliqués de Shanghai (1973) puis à l’Institut Théâtral de Shanghai où il s’initie à l’art du décor scénique.

À l’âge de 25 ans, Chen Zhen est atteint d’anémie hémolytique, maladie incurable qui l’amène à cultiver une profonde connaissance et un haut niveau d’analyse de la valeur du temps et de l’espace. À son arrivée en France en 1986, il se trouve directement confronté au choc des cultures. Il met alors sa pratique de la peinture entre parenthèses pour réaliser des installations. L’œuvre de Chen Zhen se développe alors selon un mode de pensée transculturelle, concept que l’artiste nomme « transexpérience ». Il étudie ainsi la relation entre l’Homme, la société de consommation et la Nature.

Environ deux ans avant sa disparition, il décide d’apprendre la théorie de la médecine traditionnelle chinoise. Il transforme et distille alors ce savoir dans ses dernières œuvres, développant un dialogue entre le corps et l’esprit, l’Homme et l’Univers.

 

Chen Zhen dans son premier atelier, rue des Haies, Paris, 1989 © ADAGP, Paris

 

 

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