PAEK YOUNGSU
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18 三月 to 1 六月 2025
Ce printemps, le musée Cernuschi met à l'honneur l'artiste coréen Paek Youngsu. Venez découvrir ce nouvel accrochage consacré à un artiste singulier autant que discret. S’il fait aujourd’hui l’objet d’une redécouverte en Corée, il reste peu connu en France, où il a pourtant vécu de 1977 à 2011.
Salle Peinture
1er étage du musée Cernuschi
7 avenue Vélasquez, 75008 Paris
Accès gratuit dans les collections permanentes

L'artiste Paek Youngsu posant devant l'une de ses oeuvres.
DR
Paek Youngsu, un artiste singulier
Artiste d’avant-garde et représentant éminent d’une figuration naïve devenue une des tendances caractéristiques de la peinture coréenne, Paek Youngsu (1922-2018) fait actuellement l’objet dans sa patrie d’une réévaluation, en grande partie menée par le musée monographique qui lui est consacré à Uijeongbu. En revanche, malgré un long séjour en France, de 1977 à 2011, il est aujourd’hui largement oublié dans son ancien pays d’adoption. Après de nombreuses expositions et participations à des salons divers jusqu’à la fin des années 1990, Paek Youngsu privilégie en effet, à partir de la décennie suivante, des projets coréens. Il disparaît ainsi progressivement de la scène artistique française. En outre, en raison d’un style pictural diamétralement opposé aux expressions abstraites de la péninsule qui connaissent depuis une dizaine d’années une vogue internationale, il n’a pu bénéficier de l’intérêt croissant du marché de l’art pour les productions coréennes. Cette présentation d’œuvres, fidèle à la mission du musée Cernuschi de documenter l’histoire de la présence en France des artistes asiatiques, a donc pour principal objectif de redonner sa place dans les mémoires à un artiste singulier qui fit pendant longtemps de ce pays son foyer.
Départ pour New York
Lorsque Paek Youngsu décide de partir en 1977 pour New York, puis Paris, le vocabulaire qui sera le sien pendant près de vingt ans est déjà en partie stabilisé. Il lui reste à mener à leur aboutissement des recherches entamées près de dix ans auparavant. La dimension introspective de son œuvre prend une nouvelle ampleur avec l’apparition de symboles bientôt récurrents : un homme ou un jeune garçon devient l’incarnation de l’artiste et un oiseau celle de son alter-ego et de sa volonté créatrice. En outre, Paek Youngsu est également engagé dans une réduction progressive de ses moyens. Les formes deviennent plus schématiques, la palette chromatique se réduit et la touche est moins visible.
Période parisienne
À Paris, la mélancolie parfois diffuse des sujets de Paek Youngsu s’efface progressivement au profit d’une sérénité onirique. La touche est absente, sauf sous une forme post-impressionniste, les formes pleines sont arrondies, les couleurs froides, souvent proches de tons pastel, s’éclaircissent et se diversifient au profit des accords subtils de leurs tonalités. Ce style est mis au service d’un répertoire iconographique restreint, caractérisé par une veine intimiste affirmée. La représentation d’une femme et de son enfant symbolise une source de réconfort et reflète la focalisation d’un artiste déraciné sur l’un des principaux éléments stables de sa vie : son foyer.
L'influence du Nouveau réalisme et du christianisme
Le style de Paek Youngsu développé à Paris renoue avec un héritage formel issu de la période pendant laquelle l’artiste a frayé avec le Nouveau réalisme. Ce mouvement d’avant-garde, fondé en 1947 en Corée, est en effet caractérisé par une figuration volontiers naïve. Les images produites au moyen de ce style semblent condenser à la fois l’expression d’un affect personnel et plusieurs éléments inspirés d’iconographies chrétiennes. Ainsi, les représentations de maternité peuvent autant évoquer la famille Paek que la Vierge à l’enfant. Cette assimilation entre un répertoire personnel et une imagerie religieuse témoigne de l’intérêt marqué pour le christianisme de Paek Youngsu, baptisé en 1988.
Paek Youngsu et la céramique
La céramique contemporaine coréenne se caractérise par la coexistence de plusieurs tendances. De nombreux céramistes dédient leur existence à renouer avec des techniques et des formes du passé, tandis que d’autres vont chercher à étendre le champ des possibilités techniques et formelles de ce domaine pour l’intégrer au champ de l’art contemporain. En outre, quelques artistes, dont Paek Youngsu, collaborent avec des ateliers de céramique dont ils viennent simplement décorer les productions. Paek Youngsu reproduit sur la petite bouteille du musée un motif qui appartient depuis longtemps à son répertoire : celui d’un homme jouant de la flûte à des oiseaux, symbole de l’activité artistique que l'on peut découvrir sur la céramique présentée dans l'accrochage.
Cet accrochage fait partie du parcours VIP d’Art Paris.

Huile sur toile
1981
M.C 2023-2. Don Kim Myoung-Ae, 2023
CCO Paris Musées / Musée Cernuschi

Huile sur toile
1979
M.C. 2023-1. Don Kim Myoung-Ae, 2023
CCO Paris Musées / Musée Cernuschi

Huile sur toile
1986
M.C. 2023-3. Don Kim Myoung-Ae, 2023
CCO Paris Musées / Musée Cernuschi

Porcelaine et bleu de cobalt sous couverte
Années 1990
M.C. 2023-82. Don Philippe Tirault, 2023
CCO Paris Musées / Musée Cernuschi