Le nouvel accrochage du musée Cernuschi s’intéresse cet hiver aux représentations féminines dans le Vietnam des années 1930.

Salle Peinture
Section 14 du musée Cernuschi
7 avenue Vélasquez, 75008 Paris

Accès gratuit dans les collections permanentes

Avec le développement des écoles supérieures de beaux-arts en Indochine dans le second quart du XXe siècle, les jeunes artistes vietnamiens sont influencés par leurs professeurs venus de France et assimilent les codes de l’art occidental. Ils rompent avec la tradition, réinventent le genre du portrait et abandonnent les thèmes historiques. Désormais, ils s’attachent à dépeindre des scènes contemporaines avec un réalisme tempéré par la recherche d’une tonalité extrême-orientale. Les représentations de jeunes femmes sont un de leurs sujets privilégiés. Anonymes et détachées de toute référence narrative, elles deviennent désormais le support d’une recherche plastique permettant d’exalter la beauté pour elle-même.

Dans les arts du Vietnam, la notion de modernité correspond au développement de l’enseignement supérieur des beaux-arts en Indochine dans le second quart du XXe siècle. Le programme d’études est inspiré par celui de l’École des beaux-arts de Paris. Au sud, l’École d’art de Gia Định, fondée dès 1913, était à l’origine destinée à former de jeunes Vietnamiens au dessin technique utilisé dans les secteurs de l’industrie et de l’architecture. La dimension artistique ne deviendra prédominante qu’à partir de 1925, sous l’influence de la fondation de l’École des Beaux-Arts de l’Indochine de Hanoï. Dès lors, les travaux des élèves sont promus par des expositions à travers le pays et jusqu’en Occident. Cette première génération d’étudiants vietnamiens découvre la notion d’artiste au sens occidental du terme. Ils sont encouragés à proposer un art original, inspiré à la fois par l’étude des arts de l’Occident et de ceux de l’Asie orientale.

Ce nouvel élan créatif trouve son expression privilégiée dans le thème de la jeune femme, qui rompt avec le portrait traditionnel et avec les scènes historiques ou légendaires. Anonyme et détachée de toute référence narrative, cette femme idéale devient désormais le moyen d’une recherche plastique permettant d’exalter la beauté pour elle-même.
 

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