La nouvelle salle Peinture du musée Cernuschi accueille plusieurs rouleaux de grands noms de la peinture chinoise : découvrez quelques chefs-d'oeuvre de Qi Baishi, Zheng Weipei ou encore Chen Zhifo jusqu'au 10 janvier 2021.

Salle Peinture
Section 14 du musée Cernuschi
7 avenue Vélasquez, 75008 Paris

Accès gratuit dans les collections permanentes

Cette présentation est la première dédiée à la peinture chinoise depuis l’ouverture du nouveau parcours des collections permanentes en mars 2020. Cet ensemble qui réunit des oeuvres appartenant aux fonds anciens et modernes du musée comprend plusieurs donations récentes, exposées ici pour la première fois.

Cet accrochage est consacré à l’un des genres les plus importants de la peinture chinoise. La place majeure occupée par les « fleurs et oiseaux » dans le catalogue des peintures impériales Xuanhe huapu (XIIe siècle) est l’indice de son développement précoce. Au fil des siècles, ce thème s’est enrichi de nombreuses significations symboliques en fonction des oiseaux représentés.

Chen Zhifo (1896-1962)

Chen Zhifo est l’un des pionniers du graphisme moderne en Chine. Formé en Chine et au Japon, il enseigne le design graphique à Shanghai puis à Nanjing dans les années 1920 et 1930. En 1934, il expose pour la première fois une peinture représentant des oiseaux, genre qui le rendra célèbre.

Ces œuvres sont réalisées dans le style gongbi, une facture minutieuse qui tend à une description exacte des animaux et de la nature. Inspirées de modèles anciens, elles possèdent aussi des qualités décoratives héritées des recherches de l’artiste dans le domaine du graphisme.

Qi Baishi (1864-1957)

Qi Baishi est l’un des artistes majeurs du XXe siècle. Né dans un milieu modeste, il apprend le métier de graveur sur bois avant de s’orienter vers la peinture. Formé au fil des voyages et des apprentissages, il connait la célébrité lorsqu’il se fixe à Pékin dans sa maturité. Peintre, calligraphe et graveur de sceaux, il renouvelle tous les sujets qu’il aborde par sa manière simple et spontanée. Il en est ainsi de ses représentations d’animaux qui, à la manière de ses poussins, sont animés du mouvement de la vie.

Rébus et vœux

Les animaux et plantes représentés dans les peintures chinoises font souvent l’objet de rébus qui véhiculent un sens bénéfique. Ainsi l’image des cailles, an , renvoie à la paix, an . L’association de plusieurs animaux, comme le poisson-chat nian , et l’omble chevalier gui , dans la peinture de Qi Baishi, renvoie au vœu de nouvel an chang nian da gui 长年大贵, inscrite par l’artiste en haut de l’œuvre.

Zheng Weipei (actif dans les années 1730)

En 1731, Zheng Weipei, né à Yangzhou au début du XVIIIe siècle, suit au Japon l’artiste Shen Nanpin (vers 1682 – après 1760). Il s’écarte ici du naturalisme sophistiqué et des iconographies auspicieuses de son maître. Si le sujet de la peinture, la pureté immaculée de ces quatre aigrettes indifférentes aux jalousies, est explicité par une citation du poète chinois Xiao Yingshi (707-758), c’est à la peinture japonaise que Zheng Weipei semble avoir emprunté la simplicité expressive de la composition et du style.

Oies sauvages dans le style de Lin Liang

La représentation d’un couple d’oies sauvages est un symbole d’harmonie conjugale régulièrement utilisé dans l’art chinois, notamment dans des œuvres offertes à l’occasion de mariages. Ce rouleau vertical porte la signature de Lin Liang (vers 1428-1494), peintre de la Cour des Ming spécialisé dans le sujet des fleurs et oiseaux. Le traitement un peu mécanique des plumes suggère cependant d’y voir la main d’un autre artiste fortement inspiré par ce devancier célèbre.

Une sélection élargie de la collection de peintures du musée peut être consultée sur l’écran tactile qui fait face à la salle de peinture (section 12 du parcours : Dynastie Qing).

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