Lotus sous le vent

Zhang, Daqian 張大千, né en 1899, décédé en 1983

En 1955
Papier, Encre, Couleurs - Pigments
Peinture
Don manuel : Zhang, Daqian 張大千

M.C. 8768

Inscription et signature :款識:明月曾呼白玉盤,多情更照玉闌幹。香吹一夜西風滿,水殿羅衣作許寒。乙未重九後堂東不忍池上憶年時晨夕散步晴香襲人襟袖,揣度東坡水殿風來之句使人意 [?][?] 則敗葉滿池矣。
La peinture de lotus a sans doute été l’un des lieux d’expérimentation les plus féconds de l’œuvre de Zhang Daqian. Ses modèles sont sans doute à rechercher dans la peinture de Zhu Da, qui avait donné aux représentations de lotus une dimension monumentale exceptionnelle. Les lotus à l’encre monochromes datés de 1937, sont exemplaires de la manière dont Zhang Daqian a réussi à capter cette monumentalité pour l’orienter dans une autre direction. A la suite de son séjour à Dunhuang, qui lui a permis de contempler et de copier des compositions murales de grande ampleur, Zhang Daqian a entrepris de s’investir dans des réalisations de grandes dimensions. Cette volonté, qui s’est appliquée à tous les genres de peinture qu’il pratiqua, devait  aboutir pour le paysage à la réalisation de la vue du Mont Lu de 1981 à 1983. La peinture de lotus lui avait cependant permis de s’essayer au très grand format dès 1945. Ces œuvres étaient composées sous la forme de polyptiques, rouleaux verticaux parallèles ou paravents.  Les œuvres de taille de plus en plus importantes devaient scander le développement de son oeuvre.
Les implications techniques de cette ambition monumentale se révèlent être extrêmement complexes. L’importance des surfaces encrées, implique non seulement la sélection de matériaux adaptés, mais aussi la maîtrise technique nécessaire pour maintenir un équilibre entre la libre expansion de l’encre et le contrôle par le pinceau. En ce sens il n’est pas impossible que la technique de l’encre et des couleurs éclaboussées, qui devait renouveler ses peintures de paysages à partir des années 1960, soit le fruit des expériences menées dans la peinture de lotus depuis les années 1940. Dans la peinture de lotus du musée Cernuschi, datée de 1955, la couleur joue encore un rôle discret qui permet de souligner l’intensité de l’encre. Le contraste entre le noir profond des feuilles de lotus et la blancheur des fleurs crée un effet lumineux, qui préfigure l’utilisation de papier dorés dans les compositions sur paravents réalisées dans les dernières années de sa vie.

Référence(s) : Bibl. Musée d’Art moderne 1956, n°8, Elisseeff 1961, n°6, Bobot 1983, p.61, Bobot 1985, n°89, Lefebvre 2008, p.178-179, Lefebvre 2011,