La Grande guerre des forces navales de l'empire japonais et de la Chine

Ere Meiji (1868-1912), 1894
Xylogravure polychrome
H. 37 cm ; L. 73 cm

M.C. 2020-35, achat

Lors de la guerre sino-japonaise, qui éclata fin juillet 1894 pour s’achever en août 1895, les artistes ukiyo-e dessinent des sujets de propagande, souvent sous forme de triptyques, illustrant la suprématie militaire de leur pays à travers des scènes où les forces ennemies succombent inexorablement. Un nouveau genre, connu sous le terme de sensō-e (littéralement « images de guerre »), voit ainsi le jour. La fonction principale de ces images est de raconter l’actualité du front. Toutefois, très peu d’artistes ont réellement assisté aux batailles et réaliser des croquis sur les lieux de combat. La plupart d’entre eux ont eu recours aux informations télégraphiques ou aux illustrations de la presse pour réaliser des compositions affichant souvent un nationalisme exacerbé. Ces xylogravures polychromes sont caractérisées par l’utilisation de pigments synthétiques, souvent à base d’aniline, dont l’utilisation est très répandue au Japon à la fin du XIXe siècle.

Les batailles navales constituent l’un des sujets les plus traités par les artistes de sensō-e, qui s’attachent à rendre hommage aux prouesses technologiques de la marine impériale japonaise. C’est le cas de ce triptyque où, sur la droite, figure un grand canon sur la proue du navire japonais Takachiko, un bâtiment qui ne faisait pas moins de 91 mètres de longueur. Au premier plan, plusieurs chaloupes transportent des officiers japonais prêts à attaquer le navire chinois, où les forces ennemies ne sont représentées que par un nombre insignifiant de militaires.