Watanabe Seitei, Les douze mois

Watanabe Seitei 渡辺省亭, né en 1851, décédé en 1918

Ere Meiji (1868-1912) ou Ere Taishō (1912-1926), entre 1900 et 1918
Encre et couleurs sur soie
sceau et signature de l'artiste : « Seitei ».
H. 115 cm ; L. 40 cm (pour chaque rouleau)

M.C. 2019-1, achat

Ces rouleaux font partie d’un ensemble consacré aux douze mois de l’année illustrant le paysage japonais observé au fil des saisons. Elles sont très représentatives du talent de Watanabe Seitei, dont le pinceau, au service d’une dextérité technique remarquable, parvient à restituer de manière presque tactile l’humidité qui enveloppe les végétaux ainsi que le plumage des oiseaux. Doté d’un sens aigu de l’observation ainsi que d’une grande sensibilité à capter une atmosphère, Seitei est resté fidèle à la tradition picturale de son pays d’origine, non seulement du point de vue iconographique, mais surtout sous l’angle technique.

Ici le peintre s’est attaché à représenter les arbres, les herbes, les fleurs, les oiseaux, les poissons et les insectes associés à des moments précis de l’année selon un genre picturale développé au cours de l’époque de Heian (794-1185), qui montre l’évolution du paysage d’un moi à l’autre (tsukinami-e). Si le dessin en volume des oiseaux réalisé par le biais d’un emploi savant des pigments laisse deviner une influence occidentale, notamment pour la pie-grièche écorcheur du onzième mois ou le faucon du douzième mois, Seitei se sert en général de matériaux et procédé issus de la tradition artistique orientale. Le rôle actif joué par la couleur du support en soie dans la représentation de l’eau ou de la neige obtenues par réserves, témoigne de cette filiation ainsi que l’adoption de la technique du mokkotsuga, qui ne prévoit aucun tracé préliminaire. Cette méthode est utilisée notamment pour la représentation des branches et des feuilles, comme le montrent les roseaux du sixième mois qui entourent une bécassine des marais, évoqués à l’aide d’un tracé dynamique, héritage des études de l’artiste consacrées à la calligraphie.

Référence(s) : Manuela Moscatiello, « Activités du musée Cernuschi », Arts Asiatiques, 2019, tome 74, p. 132-133