Après avoir exposé Pan Yuliang (1895-1977), peintre, dessinatrice, graveuse et sculptrice en 2017, le musée Cernuschi présente les œuvres de deux sculpteurs : Hua Tianyou (1901-1986) et Yan Dehui (1908-1987).

Horaires
du mardi au dimanche, de 10h à 18h (dernier accès 17h30)

Tarif
Gratuit, accès dans les collections permanentes

Né dans une famille de menuisiers, Hua Tianyou apprend le dessin à l’Ecole des beaux-arts de Xinhua à Shanghai, en parallèle de son activité de professeur d’école primaire, et commence également à pratiquer la sculpture. Repéré par Xu Beihong (1895-1953), figure majeure des débats artistiques pendant la période républicaine, il est encouragé dans cette dernière voie et quitte la Chine en 1933 pour Paris, où il intègre l’atelier d’Henri Bouchard (1875-1960) à l’Ecole nationale des beaux-arts. Diplômé en 1939 et récompensé par de multiples prix dans des salons, Hua Tianyou finit par rentrer en Chine en 1948 où il devient professeur à l’école des beaux-arts de Pékin. Mettant au service du nouveau pouvoir maoiste son goût pour un vocabulaire synthétique et pour la lisibilité des compositions, il devient l’un des sculpteurs chinois les plus célèbres du XXe siècle, notamment grâce à la réalisation de commandes officielles, au premier plan desquelles les bas-reliefs du monument aux héros de la place Tian’anmen.

 

Yan Dehui débute son apprentissage de la sculpture dès l’âge de treize ans auprès de Zhu Zichang (1874-1934), spécialiste des petits sujets religieux ou profanes en buis. Il poursuit ensuite ses études au sein de l’école des beaux-arts de Shanghai, fondée par Liu Haisu (1896-1994), et y devient professeur. En 1938, il rejoint Paris où il intègre lui aussi, à l’école des beaux-arts, l’atelier d’Henri Bouchard, puis celui de Georges Saupique (1889-1961).  Du milieu des années 1940 au début des années 1950, la carrière de Yan Dehui connaît de nombreux succès dans les salons parisiens en raison de la parfaite assimilation d’un vocabulaire académique basé sur un équilibre entre naturalisme et épuration des formes que démontrent ses œuvres. Toutefois, alors qu’il commence déjà à s’orienter vers des activités plus rémunératrices au début des années 1950, son déménagement en Bourgogne en 1957, pour des raisons familiales, l’isole du milieu artistique dans lequel il évoluait et met ainsi un frein à sa carrière, même s’il continue à produire des portraits et des sujets en buis jusqu’à la fin de sa vie ainsi qu’à participer à des expositions.


À travers les œuvres de ces deux artistes, c’est donc à la fois le rôle du dialogue avec la scène artistique française dans la redéfinition de l’art chinois ainsi qu’un éventail non exhaustif de styles et de choix de carrière offerts aux artistes de la Chine républicaine qui se dessinent.

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