Brûle-parfum (xianglu 香爐)
Bronze, Fonte à la cire perdue, Dorure
Brûle-parfum
Legs : Cernuschi, Henri
M.C. 669
Marque en relief dans un cartouche, en creux, à l’intérieur du pied : 大明宣德年製 [« Fait à l’époque de Xuande des Ming »]
Ce type de vase semble être apparu au XVIIe siècle : de forme ovale, orné d’animaux marins fantastiques – ici un dragon –, il porte très souvent une inscription apocryphe du règne de Xuande – c’est ici le cas. Un exemple a été retrouvé dans une tombe datée de 1675, près de Pékin ; il est plus simple et moins chargé que le brûle-parfum de la collection Cernuschi.
Selon Philip K. Hu, des brûle-parfum de qualités diverses ont été fabriquées à la même époque, mais également sur une période assez longue (Saint-Louis, The Saint-Louis Art Museum and Robert E. Kresko Collection) ; la production de ce modèle s’est poursuivie jusqu’au XXe siècle. Dans une photographie prise par Felice Beato à Yokohama, à la fin des années 1860, un brûle-parfum de ce type apparaît dans une boutique pour touristes.
L’exemplaire de la collection Cernuschi appartient au haut de gamme. Peut-être est-il un peu plus ancien que celui de la collection Kresko, qui n’est doré qu’en partie ; sans doute fabriqués au XIXe siècle, certains montrent un décor très lourdement chargé et attribué à tort à l’époque de Xuande. Les anses sont très proches de celles d’un autre brûle-parfum, sans doute dû à Hu Wenming et daté de la fin des Ming (ancienne coll. Garner). Pendant la première moitié du XVIIe siècle, en particulier lors du règne de Tianqi (r. 1620-1627), les motifs de tourbillons étaient très à la mode, notamment pour décorer les céramiques polychromes.
Michel Maucuer, Bronzes de la Chine impériale des Song au Qing, Paris Musées, 2013, p. 131