Buddha Amida (Amitābha)
Bronze
Statue
Le piédestal en forme de lotus et le nimbe comportent des inscriptions mentionnant les supérieurs des temples de l'école Jōdo.
Legs : Cernuschi, Henri
M.C. 2078
Depuis plus d’un siècle, l’imposante statue du Bouddha Amida (Amitābha) trône, imperturbable, au milieu de la grande salle aux larges verrières de l’hôtel de l’avenue Vélasquez, attirant le regard des visiteurs et les enveloppant de l’atmosphère de quiétude qu’elle dégage. Rescapée de l’incendie qui détruisit le Banryūji, un petit temple du quartier de Meguro à Tōkyō, cette statue demeura à l’air libre, en pleine végétation, durant des années, avant que Cernuschi ne l’achète en 1871 pour la fabuleuse somme de 500 pièces de monnaie en or (ryō), convaincu qu’il s’agissait, d’après les mots de son compagnon de voyage le critique d’art Théodore Duret (1838-1927), d’une « trouvaille sans pareille ».
Assis sur un siège de lotus, Amida, figure centrale du bouddhisme de la Terre Pure (Jōdokyō), est représenté la main droite levée, paume en avant, le pouce et l’index se touchant. Une telle position (dharmacakra mudrā) symbolise l’argumentation de la doctrine.
Cet Amida à la présence rassurante compte parmi les plus grandes statues japonaises en bronze en dehors du pays du Soleil levant. Réalisé à l’aide d’une technique d’assemblage complexe, il fut démonté afin d’être transporté à Paris où les ateliers Barbedienne réitérèrent l’assemblage de ses différents éléments – tous datables du XVIIIe siècle –, à l’exception du nimbe, probablement abîmé par l’incendie.
DICKINS, F. Victor. The Statue of Amida - The Nyorai in the Musee Cernuschi. In : Journal of the Royal Asiatic Society, 1903.
MAUCUER, Michel ; Musée Cernuschi. Henri Cernuschi 1821 – 1896, voyageur et collectionneur. Paris : Paris musées, 1998. p.98, ill.p.99.
INAGA, Shigemi. Theodore Duret et Henri Cernuschi : journalisme politique, voyage en Asie et collection japonaise. In : Ebisu, numero hors serie, hiver 1998. pp.79-94