Dynasties Song et Yuan
Dynastie des Song
À la chute des Tang, la Chine entre dans une nouvelle période de division (époque des Cinq Dynasties, 907-960). La dynastie des Song parvient à rassembler une grande partie du territoire. Elle se partage en deux phases : aux Song du Nord (960-1126) succèdent les Song du Sud (1127-1279). L'époque est caractérisée par un essor sans précédent des techniques et des échanges, tant intérieurs qu'internationaux, favorisés par le développement d'une marine marchande. Pour la première fois, les taxes commerciales et les profits tirés des monopoles publics (sel, thé, alcool et soie) contribuent pour plus de la moitié du budget de l'état, dépassant les recettes des impôts fonciers. Cette expansion permet, par des envois réguliers de numéraire et de produits rares, de calmer les ambitions des états "barbares" du Nord. L'armée, qui comptera jusqu'à un million d'hommes, est étroitement contrôlée par l'administration civile. Les fonctionnaires, recrutés par concours, favorisent le développement du néo-confucianisme. Le goût des antiquités et de l'histoire, le développement de la peinture de paysage, la variété et la perfection des céramiques produites dans la plupart des provinces sont les traits dominants de la vie intellectuelle et artistique, favorisée par les milieux lettrés. Le règne brillant mais politiquement catastrophique de Huizong (r. 1101-1125), amoureux des arts mais entouré de courtisans extravagants et dépensiers, s'achève par la destruction en 1126 de la capitale Bianliang, aujourd'hui Kaifeng (Henan), par les Jürchens de l'empire "barbare" des Jin. La cour se réfugie dans le bas bassin du Yangzi Jiang. L'essor des villes et la prospérité inouïe du Hangzhou (Zhejiang), contraste avec la situation moins favorable des campagnes favorisée par l'emploi du papier-monnaie. Les Mongols se rendent définitivement maîtres du Nord de la Chine en 1234, et mettent fin au pouvoir des Song du Sud en 1279.
Dynastie des Yuan
En 1279, Kubilaï (r. 1260-1294), achevant la conquête commencée par Gengis Khan (1167-1227), rattache la Chine à l’immense empire mongol. L’expansion mongole va annoncer un nouvel essor dans les contacts et les échanges entre la Chine, le monde islamique, et l’Europe chrétienne. Malgré une adaptation progressive aux institutions chinoises, les Mongols, qui ont installé leur capitale Khanbalik (Beijing), restent défiants à l’égard des Chinois et pratiquent une politique de discrimination ethnique. L’art de cette période porte la marque de l’opposition des lettrés chinois au pouvoir en place. Dans le domaine de la céramique, tandis que les ateliers provinciaux perpétuent la tradition des Song, la production de porcelaine, concentrée dans les fours de Jingdezhen, au Jiangxi, connaît un développement remarquable.